Choi Ji Ho | it's so unfair

→ Ji Ho a été élevée par son père. Sa mère est partie quand elle avait cinq ans. Elle ne se souvient ni de son visage, ni de sa voix. Les seuls souvenirs qu'elle possède d'elle sont des photos que son père lui a données. Hormis cela, elle ne sait pas grand chose sur sa génitrice. Elle n'a d'ailleurs jamais cherché à la retrouver. Son père était, est et restera sa seule famille.

→ Petite, Ji Ho avait la facilité déconcertante de parler à tout le monde sans se soucier de quoi que ce soit. Ce fut donc facile pour elle de se lier d'amitié avec ses camarades de classe. Elle était d'ailleurs douée à l'école, et était le plus souvent dans les premiers élèves de sa classe. Entourée et studieuse, on lui traçait un avenir brillant – elle était la fierté de son père.

→ Ji Ho avait aussi un petit côté intrépide. Petit côté qui faisait d'elle une vraie cascadeuse en herbe à ses heures perdues. L'on pouvait donc aisément compter sur elle pour aller décrocher les ballons dans les arbres – ou même pour tenter de sauver les chats coincés. Elle finissait parfois à l'hôpital mais cela ne l'empêchait pas de recommencer la fois d'après.

→ Adolescente, elle fut déterminée à faire valoir sa place dans la société. Elle n'aimait pas l'image que l'on y donnait de la femme.
L'on disait que la femme était faible, et sans défense. L'on disait que c'était l'être à protéger. L'on disait qu'elles ne savaient que cuisiner et s'occuper des enfants. Toutes ces images ridicules d'antan qui collaient à la gente féminine l'exaspéraient. Il était hors de question pour elle d'être rabaissée parce qu'elle était une femme. Parce qu'une femme valait autant qu'un homme, elle était la première à faire savoir qu'elle en valait autant que les jeunes hommes de sa classe. Elle ne se taisait déjà pas face à eux avant, elle le faisait encore moins maintenant.

→ Sa vie changea du tout au tout lors de sa première année à l'université. Lors d'une soirée, un autre étudiant abusa d'elle.
Ce soir-là, elle n'osa pas parler à son père. Elle n'osa pas le regarder non plus. Elle fila directement dans la salle de bain, où elle resta enfermée pendant un peu plus d'une heure.

→ A l'université, elle essayait de passer inaperçue. Elle voulait se faire oublier. Elle se faisait petite, discrète, plus qu'elle ne l'avait jamais été. Elle aurait préféré rester chez elle, mais elle savait que son père s'inquiéterait. Elle savait aussi qu'il poserait des questions. Alors elle alla en cours.

→ Des rumeurs se mirent d'ailleurs à circuler sur son compte. On l'insultait dans son dos, on la décrivait comme une fille facile, et on parlait même de photos qui auraient été prises lors de cette fameuse soirée. On commentait le fait que la jeune Choi s'était laissée aller. On disait qu'elle cachait bien son jeu. On critiquait sa façon de voir le monde, on la rabaissait. Son agresseur faisait parti du lot, en plus. On lui rendait la vie dure alors qu'elle essayait de simplement survivre après ce qu'elle avait vécu.

→ La police ? Elle y était allée. Mais le policier en face d'elle ne parut pas la croire. Il remit même son témoignage en question, l'interrogeant sur sa tenue, sur les paroles qu'elle avait prononcées, sur les messages qu'elle aurait pu envoyer à ce garçon. Il avait passé au microscope chacun de ses mots, à tel point que Ji Ho abandonna finalement et ne déposa pas plainte.

→ L'humiliation, la honte, la culpabilité mais aussi la pression, la peur et la tristesse étant à leur maximum, Ji Ho tenta de mettre fin à ses jours. Par chance, elle n'y parvint pas. Justifiant simplement son acte par de la fatigue, elle ne cessa de s'excuser auprès de son père durant des semaines. Père qui n'avait rien vu venir.

→ Elle profita de la promotion de son père pour déménager avec lui à Ulsan, ne voulant pas rester un instant de plus à Séoul.

→ Ne voulant pas laisser son père payer pour tous ses frais de scolarité, Ji Ho décida de se trouver un travail. Et quel travail... Elle est aide à domicile, ou dit plus couramment femme de ménage chez un particulier. Elle vit chez ce dernier, d'ailleurs, ce qui lui permet d'avoir un logement..

1. Obtenir son diplôme.
2. Devenir une avocate brillante, et reconnue.
3. Apprendre à jouer de la guitare.
4. Réussir à parler de ce qu'il s'est passé lors de cette fameuse soirée.
5. Réussir à en parler à son père, surtout.
6. Déménager !
7. Acheter une nouvelle voiture à son père.
8. Ouvrir une association pour aider les femmes ayant subi des violences verbales ou physiques.
9. Visiter les États-Unis ; New York surtout.
10. Adopter un chat.