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 Dessine-moi un mouton feat Hakata Yôku

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Nomura Kotarô

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MessageSujet: Dessine-moi un mouton feat Hakata Yôku   Dessine-moi un mouton feat Hakata Yôku Icon_minitime1Jeu 24 Mai - 17:27

dessine-moi un mouton.

On l'avait invité à un spectacle de Kabuki. Cela l'avait intrigué. Il n'avait assisté qu'une fois à ce genre de représentation au Japon ; cela l'avait subjugué. Il s'en était voulu d'avoir laissé son matériel d'art à la maison et s'était toujours dit qu'il rattraperait le coup quand on lui en donnerait l'occasion. Pourquoi n'irait-il donc pas ? Il y allait gratuitement, c'était l'occasion rêvée. Il renouerait le temps d'un instant avec son pays natal, deviendrait nostalgique. Celui-ci lui manquait mais il était parti en Corée pour élargir ses horizons... Même si, en partie, c'était pour fuir ce passé lui collant à la peau comme la peste le ferait.
Il s'habilla avec des vêtements sombres mais très traditionnels. Il entoura son cou d'un collier de perles et se regarda dans le miroir. Il vivait dans un petit logement mais cela lui suffisait. Quelle mine affreuse il avait. Ses cheveux avaient poussé, ils étaient trop longs à son goût. Il se maquilla pour cacher cette mauvaise mine et entreprit de rassembler son matériel d'art. Ici et là jonchaient des brouillons, des tableaux inachevés et d'autres achevés, ne manquait plus que sa signature. Tout était en désordre et même son futon défait, sa cuisine et son peu d'affaire traînant dans le placard ouvert.
Mais ça, c'était parce que c'était le bazar dans sa tête. Clope au bec, ce mauvais souvenir tournait dans son esprit sans prendre de pause. Il était malade. Il y avait encore de l'espoir, il ne l'oubliait pas. Néanmoins, il était rongé par cette triste nouvelle. Il était loin d'avoir les moyens de se guérir, punaise ! Il tendit sa place à la personne au guichet et partit s'installer dans la salle. Aller, il ne fallait plus y penser et se plonger dans la pièce...

... Et ce fut ce qu'il fit. Il s'y plongea. Son regard fut happé par la silhouette de l'acteur principal. Il avait un si beau visage, une silhouette exquise. Son crayon glissa tout seul sur ses feuilles. Ce n'était pas très respectable de sa part de dessiner en public mais il n'avait que faire des moeurs. Il était l'oeuvre même de la déchéance humaine, pourquoi se soucierait-il de quelques regards posés sur lui ?
Il fit quelques ratures mais il continua de se laisser porter par cet enivrement qui était venu s'installer en lui. Un coup de crayon ici, là, puis un autre là-bas. Il corrigeait, il essayait de faire au mieux parce qu'il n'avait pas beaucoup de temps. Il n'avait jamais vu autant de grâce, d'élégance chez une personne. Quel dommage que les modèles ne puissent être comme lui... Quel dommage qu'il ne soit qu'un prolétaire.

Le spectacle s'acheva et il rangea ses affaires. Oui, l'espace d'un instant, il avait vécu dans un rêve mais désormais, il fallait revenir à la réalité. Dehors, un ciel gris l'accueillit. Il n'était plus d'humeur. La suite de la soirée ne fut pas aussi enivrante, plutôt tumultueuse. Il se laissa embarquer, ballotter et il cracha à la figure du monde. Il finit en piteux état, incapable de marcher droit jusqu'à chez lui. Fatigué. Il s'écroula sur un banc, se prit la pluie au visage quand une silhouette lui cacha le peu de lumière gravitant vers lui.

« Je n'ai pas aimé que vous passiez votre temps à dessiner. »

Il releva la tête, aperçut le visage de celui qui l'importunait ; l'acteur principale du spectacle de Kabuki de ce soir. Il esquissa un sourire mesquin et lâcha :

« Désolé de ne pas avoir eu le regard rivé exclusivement sur vous. »

Puis il cracha du sang à ses pieds. Même la pluie ne pouvait-elle désinfecter les plaies superficielles.
lumos maxima
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Hakata Yôku

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MessageSujet: Re: Dessine-moi un mouton feat Hakata Yôku   Dessine-moi un mouton feat Hakata Yôku Icon_minitime1Sam 26 Mai - 12:23


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Kotaro & Yôku

Lorsque ses deux pieds se déposent gracieusement sur la scène en bois, Yôku ne répond plus de rien. Il devient une femme d'un autre temps, d'un autre univers, d'une autre époque. Il n'est plus la personne excentrique, mais bel et bien cette somptueuse personnage qui fascine les foules et lève les applaudissements. Les frissons s'étendent sur tous les corps, le sien y comprit, et ses gestes deviennent une prolongation de son âme.
Yôku est un acteur professionnel de Kabuki, tout droit venu du Japon pour répondre à une offre intéressante et apprendre à découvrir de nouveaux horizons. Il fait partie des quatre-vingt dix rares personnes qui savent de quelle manière magnifique retranscrire le passé de l'époque ancienne du pays du soleil levant et ce métier lui correspond plus que de raison. Il ne sait pas qu'est-ce qu'il aurait pu faire d'autre dans sa vie. Il joue le rôle de l'onnagata, c'est-à-dire qu'il se "travestit" en femme le temps d'un spectacle. Malgré sa grande taille, cela n'a jamais choqué personne, les impressionnant plutôt en mettant la femme au centre même des diverses œuvres - un véritable pas en avant, bien que terriblement osé. Tous les costumes que portent le jeune homme sont incroyables, travaillés et les finitions en ferait tourner les yeux de bien du monde. Cette richesse lui permet d'entretenir un certain ego qui, par les circonstances, n'a que bien du temps à enorgueillir encore et encore.
Tandis qu'il s'adresse au samouraï en face de lui, les pupilles vertes par subterfuge de Yôku aiment capter les regards curieux et interpelés de son public. Il les balaye d'un coup d'oeil, plusieurs fois au cours de sa représentation. Parfois, il croise des yeux qui se baissent aussitôt, ou se détournent, gênés peut-être d'avoir eu ce contact avec l'interprête parfait du spectacle. Et puis, d'autres encore ne le regardent pas vraiment, trop concentrés à... gribouiller sur un cahier ? Yôku préfère reprendre sa pièce plutôt que de s'attarder trop longtemps sur cet inconnu au visage piercé de part et d'autres. Viennent finalement les applaudissements et les rideaux se baissent, lui rendant la part d'ombre suffisante à sa vie hors de la scène. Yôku abandonne un soupir, doit se faire recoiffer, remaquiller, car ce n'était que le premier acte. [...]

La fin de la pièce retentit après quatre heures intensives de jeu. Les spectateurs en ont pris plein les yeux et quittent le théâtre avec des souvenirs bien ancrés dans leur mémoire. Yôku sait que la moitié d'entre eux reviendront le voir plus d'une fois. Une fois qu'il a réussi à se changer, optant pour un simple jean noir et tee-shirt tout aussi sombre, il attache ses cheveux de la même noirceur en une queue de cheval avant de sortir, son sac sur l'épaule. Dehors, il tire une cigarette de la poche de son pantalon, la coinçant entre ses lèvres encore légèrement rosées à cause du maquillage précédemment rouge vif. Il fume quelques minutes avant de voir une silhouette s'affaler sur le banc à quelques mètres d'où il se tient. Son sourcil se hausse, curieux, avant qu'un abat d'eau ne le surprenne. Il écrase sa barre de nicotine avant de s'engager sous le rideau et de s'approcher de son interlocuteur. Il le reconnait et ne se gêne pas pour lui adresser une légère pique, ajoutant par la suite ;

« Vous auriez peut-être mieux fait d'assister au restant de la pièce au lieu de finir de cette façon. Vous êtes pitoyable. »

A quoi bon lésiner sur les mots ? C'est exactement ce qu'il pense de cet homme avachi qui crache du sang à ses pieds. D'autant plus que ses baskets blanches ne sont pas passées bien loin de la catastrophe sanguine. Yôku déteste que l'on salisse ses vêtements s'il ne le permet pas.

« Venez au moins vous mettre à l'abri là-bas, vous allez nous offrir un café pour que vous puissiez décuver un instant et essayer de vous faire pardonner. »

Un sourire narcissique se trace sur le visage de l'homme debout. Il croise les bras sur sa poitrine tout en se dirigeant vers la tonnelle la plus proche.
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Nomura Kotarô

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MessageSujet: Re: Dessine-moi un mouton feat Hakata Yôku   Dessine-moi un mouton feat Hakata Yôku Icon_minitime1Sam 2 Juin - 5:24

dessine-moi un mouton.

Être artiste, quelle plaie. Cependant, sa vie avait été défini dès sa naissance. Il était un bâtard, une progéniture non désirée alors il avait paru évident que l'on ne voudrait pas de lui. Enfin, au fond, il ne le saurait jamais. Sa mère avait vu son véritable amour enchaîné, probablement tué, à des milliers de kilomètres d'elle. Il ne savait pas si elle lui en tenait rigueur ou si elle avait été, au contraire, heureuse de l'avoir au moins auprès d'elle le temps de quelques années. Ce fut pour cela qu'il avait trouvé refuge quelque part et ce « quelque part » était le dessin. L'art lui était apparu comme libérateur.
Le brun face à lui ne partit pas. Il resta à le prendre de haut mais cela ne le fit rien. Pourquoi est-ce que cela l'atteindrait-il ? Toute sa vie il s'était vu rabaisser par les autres. Il n'avait pas voulu être différent mais on l'avait défini différent dès lors qu'on apprenait de quel milieu il venait. On lui avait jeté à la figure des propos qui lui avaient paru vrais un bon nombre de fois jusqu'au jour où, fatigué, il avait décidé qu'il n'y ferait plus attention. Où était la vérité ? Regardez ses oeuvres d'art.
Longtemps s'était-il demandé pourquoi cette personne qui l'avait recueilli l'avait-il poussé à continuer dans sa voie de devenir un artiste. Puis, un jour, il avait compris : il aurait fini six pieds sous terre s'il avait renié son talent. Or, pour toutes les choses dont on l'accusait, il avait envie de prouver que si on lui avait donné de la vie ce ne devait pas être pour rien. Il était en vie parce que deux personnes l'avaient désiré et ça, ce n'était pas rien.

Puis, l'acteur de Kabuki prit la parole. Il releva la tête à ses mots, ne comprit pas où il voulait en venir. Décuver ? Ils étaient tous les mêmes. On jugeait par les apparences pour se voiler la face parce que la vie était ainsi plus facile à aborder. Il se redressa, passa une main dans ses cheveux trempés par la pluie. Il le jugea pour lui prouver qu'il pouvait être aussi désagréable que lui.

« Si la seule vérité, c'est de juger par les apparences alors puis-je me permettre de vous considérer comme une personne prétentieuse ?, dit-il, Je ne suis pas saoul. Où est-ce que vous voyez que je suis saoul ? Parce que je me suis bagarré avec d'autres personnes ? »

Il en aurait presque souri et enleva sa veste de kimono pour la déposer sur la tête de son interlocuteur. Il avait compris que celui-ci n'aimait pas attendre sous la pluie de peine de voir sa coiffure et son maquillage ne pas perdurer. Pire qu'une femme !

« Et je n'ai pas les moyens de vous payer un café pour soit disant me faire pardonner. Me faire pardonner de quoi ? D'avoir su mémoriser l'instant ?, arqua-t-il un sourcil, Puis, de toute façon, qui êtes-vous pour me faire la morale ? »

Il était énervé, c'était bien la peine. Renouer avec les liens du passé, puis se voir finir la soirée sur les nerfs. Mais, il n'aimait plus qu'on le prenne pour ce qu'il n'était pas. On disait des artistes, effectivement, qu'ils étaient des personnes aptes à boire facilement mais ce n'était pas son sac. Puis, ce n'était pas comme s'il avait les moyens de passer son peu d'argent dans de l'alcool au lieu de le faire dans de la nourriture. En parlant de nourriture, son ventre se mit lamentablement à grogner, coupant court à cette conversation brute. Il se mit même à lui faire mal au point qu'il se courba en deux en se tenant les côtes.

Depuis quand n'avait-il pas mangé ?
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Hakata Yôku

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MessageSujet: Re: Dessine-moi un mouton feat Hakata Yôku   Dessine-moi un mouton feat Hakata Yôku Icon_minitime1Sam 2 Juin - 15:59


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Kotaro & Yôku

Yôku n'a clairement pas pour habitude de s'apitoyer sur le sort des autres et ce n'est pas ce soir qu'il compte le faire. Il ne connait pas l'homme qui lui fait face, il ne lui doit rien, et réciproque. Il ignore encore pourquoi il se tient devant lui, sa maudite veste au-dessus de ses cheveux en guise de parapluie. Mais pour qui est-ce qu'il le prend, cet imbécile ? L'acteur de Kabuki ne se gêne pas de retirer ce vêtement pour le rouler en boule et le lui jeter en retour.

« Ne me prends pas pour quelqu'un que je ne suis pas ! »

Il s'énerve, en perd son vouvoiement, mais tant pis, ce n'est pas le plus important à retenir dans cette histoire. Ses pupilles sombres fixent en continue son interlocuteur encore plus trempé que lui, en train de se tordre au beau milieu de la rue, des passants. Tout son cinéma n'est donc pas du à l'alcool ? Cet homme est étrange. Yôku finit par enfoncer ses mains dans les poches de son jean avant de retourner à l'abri, sous la même tonnelle où il avait fumé sa cigarette quelques minutes auparavant.

« Vous avez décidé de rester dormir là ? Il y a un restaurant de l'autre côté de la rue. Vous semblez encore plus pitoyable que ce que je pensais. »

Néanmoins, s'il est venu voir sa représentation quelques heures plus tôt c'est qu'il doit en avoir les moyens, non ? Sauf si c'est un cadeau. Après, même au premier coup d'oeil, ses habits ne paraissent pas déchirés, en mauvais état. Seul son visage trahit son état de santé : fatigué et probablement triste. Affamé. Yôku passe une main dans sa chevelure, la repoussant puisqu'elle s'est collée contre son front - seulement plusieurs désagréables mèches. Il montre la route d'un bref mouvement de la tête, prenant les rennes de leur marche.
Le chemin n'est pas bien long avant qu'ils ne se retrouvent installés dans le fond d'un bar aux lumières tamisées. Yôku se contente de commander de quoi boire tandis que son interlocuteur en profite pour choisir un bon repas. L'acteur ne peut pas s'empêcher de tendre le bras par-dessus la table, saisissant un morceau de papier mouillé qui dépasse de la poche de la veste du kimono qu'il a eu sur la tête.

« Vous dessiniez pendant ma représentation... dit-il en secouant le vieux chiffon, que vous en reste-t-il désormais ? »

Il l'aplatit sur la table en bois, le poussant du doigt avant de reprendre son verre en main, buvant une gorgée de son Whiskey. Yôku n'est pas un homme mauvais. Il est juste intransigeant et du genre à ne pas gâcher ses mots. C'est son passé qui lui a permis de s'affirmer de la sorte, de devenir une toute autre personne. Aujourd'hui, s'il fait face à ce dessinateur c'est pour ne pas laisser les démons revenir le hanter.
Son regard se reporte sur la chevelure humide de l'homme piercé avant de tenter de compter combien d'anneaux ornent son visage, ses oreilles, le reste de son corps. Peut-être que s'il se tenait mieux sur sa chaise, il pourrait être plaisant. Mais en cet instant, il ne lui fait penser qu'à un pauvre chien mouillé.

« Mangez avant que ça ne refroidisse. »

Il lève son verre en sa direction pour le pousser à prendre une bouchée. De son côté, Yôku reprend une cigarette pour la coincer entre ses lèvres et tirer plusieurs lattes d'affiler.
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MessageSujet: Re: Dessine-moi un mouton feat Hakata Yôku   Dessine-moi un mouton feat Hakata Yôku Icon_minitime1Dim 10 Juin - 4:25

dessine-moi un mouton.

Il se rappelait de ses premiers jours passés dans la rue. Seul, sans personne sur qui compter. Il savait que cela n'était pas une blague alors il n'avait pas tenté de retourner vivre dans cette demeure où il avait vécu pendant dix ans en tant que domestique bien qu'étant le fils légitime de la dame des lieux. Néanmoins, même en tant que domestique il avait eu une vie convenable jusqu'à aujourd'hui. Il lui était arrivé de ne pas avoir le droit à un repas dans la journée mais il n'avait jamais manqué un jour sans avoir à se mettre quelque chose sous la dent. Les premiers jours à la rue furent donc aussi immanquablement délicats à supporter en ce qui concernait la nourriture.
Cette sensation d'avoir l'impression qu'on lui plantait plusieurs couteaux dans l'estomac. Il avait fini plusieurs fois plié en deux par terre et personne n'eut la gentillesse de l'aider à se relever pour glisser entre ses lèvres charnues de quoi attiser sa faim. À force se fit-il fureur même avec ses crampes d'estomac de souffrir à l'abri des regards. Il savait que tôt ou tard on lui permettrait de manger et qu'inlassablement cela se répéterait. Fallait-il croire qu'il devait rester en vie.

Comme aujourd'hui.

L'acteur de Kabuki lui jeta sa veste à la figure après l'avoir roulé en boule après ce qu'il avait pu dire à son sujet sans le connaître. Ainsi partageait-il visiblement son opinion après s'être pourtant permis de le juger sur son apparence.

« Alors ne me prenez pas pour ce que je ne suis pas, est-ce clair ? », lui répliqua-t-il froidement après qu'il se soit énervé à son encontre.

Il renfila sa veste, trempée, et poussa un soupir. Ses crampes d'estomac lui vrillaient le ventre mais il reprit meilleure contenance que l'instant d'avant. Il lui restait de quoi manger chez lui alors il n'avait plus qu'à rentrer pour se mettre quelque chose sous la dent. Puis, accessoirement, de prendre une douche chaude après la douche froide qu'il venait de prendre. Son interlocuteur reprend la parole, semble croire qu'il est à la rue. Il s'apprêta à lui rétorquer qu'il lui tapait sur le système quand il lui fit signe de le suivre au restaurant au coin de la rue. Pourquoi refuserait-il ? Au point où il en était.
Ils finissent tous les deux dans ce restaurant où il ne se rappelle pas avoir eu l'occasion de venir. Il faisait pâle figure à côté de cet acteur drôlement bien fringué continuant à lui faire des critiques. En s'asseyant, il grimace légèrement parce qu'il avait dû précédemment recevoir plus de coups qu'il ne l'aurait cru. Le sang séchait sur son visage et les regards se fixaient sur lui sans qu'il ne puisse rien y faire. Il se redressa pour ne pas paraître plus ivrogne qu'il ne le faisait penser et se crispe en voyant une assiette se poser devant lui.

« Mangez avant que ça ne refroidisse. »

Vraiment ? Il lui offrait à manger ? Il le regarda, choqué, puis reporta son attention sur le repas lui faisant face. Même froid l'aurait-il mangé. Cela faisait juste longtemps qu'un bel inconnu ne lui avait pas offert le repas. Il attrapa ses baguettes, souffla un « itadakimasu » et prit une bouchée pour goûter. Mais pourquoi goûter ? Il aurait pu manger n'importe quoi tant il avait faim. Ce fut difficile de ne pas avaler ce repas aussi vite qu'il en aurait eu envie, encore moins de ne pas pleurer face à telle nourriture.
Son repas terminé, il avait encore mal à l'estomac mais cela était normal. Il but de l'eau et sentit qu'on l'observait. Il reporta donc son attention sur le brun et eut de la chance qu'il n'avait pas encore terminé sa cigarette parce qu'il se permit de la lui dérober.

« Qui a dit que je n'ai fait que ce dessin ? Puis..., souffla-t-il sa fumée à son visage, Que je n'ai pas mémorisé votre silhouette dans mon esprit ? »

Il remit sa cigarette entre ses lèvres, les effleurant au passage. Tout le monde sous-estimait les artistes, il était habitué à cela. Pourtant, cet acteur n'était-il pas lui-même un artiste ? Il aurait dû le comprendre.

« Je vous remercie pour ce repas, s'inclina-t-il légèrement, Je ne vais pas vous importuner plus longtemps, se redressa-t-il, Vous avez sûrement mieux à faire que de passer votre soirée avec moi. »
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MessageSujet: Re: Dessine-moi un mouton feat Hakata Yôku   Dessine-moi un mouton feat Hakata Yôku Icon_minitime1Dim 10 Juin - 10:01


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Un instant il se demande pour quelle raison il a amené ce type dans cet établissement. Depuis quand est-ce qu'il prend du temps pour les autres ? Parce que c'est une qualité qu'il renferme au fond de lui, désireux de ne pas voir les personnes les plus démunies mourir dans les rues de cette si grande ville. Quand il aura gagné assez d'argent pour se le permettre, Yôku souhaite donner de l'argent pour une association.

« C'est donc ma silhouette qui vous a le plus marqué ? » sourit, amusé, l'acteur de Kabuki en se rapprochant de son interlocuteur au-dessus de la table.

Ses pupilles se fondent dans les siennes avant que ses longs doigts ne reviennent saisir la cigarette qu'on lui a dérobé un instant plus tôt. Au passage, un léger contact se fait avec l'homme de l'autre côté de la table ; il lui frôle les lèvres en lui remettant sa barrette de nicotine entre ses lèvres. C'est donc bien sa silhouette qui l'a interpelé ? Yôku comprend bien ce qui est en train de se passer et il compte bien s'amuser un petit peu plus ce soir-là.

« Et vous alors, qu'avez-vous d'autre à faire plutôt que de passer votre soirée avec moi ? le reprend-t-il. Vous êtes tuméfié de partout, vous avez besoin de soins et je n'habite pas très loin d'ici. »

L'autre semble surpris de cette réponse, s'amuse presque que ce soit si soudain, mais Yôku ne lui dit rien. Il se contente de terminer sa cigarette, l'écraser dans le cendrier et attraper des billets dans sa poche afin de payer le repas de son interlocuteur. Yôku déplie son grand corps en se relevant et quitte le bar sans se retourner parce qu'il sait que le garçon est sur ses talons. Ce n'est pas tous les jours que l'acteur de Kabuki rentre chez lui accompagné, surtout après une telle représentation. Il se sent fatigué, mais n'a pas la moindre envie de dormir tout de suite. Pourquoi ne pas profiter un peu de cette nuit ?
Le ciel est plus dégagé, bien qu'il soit encore noir au-dessus de leurs têtes. Au moins, il ne pleut plus dans l'immédiat. Yôku ne va pas s'en plaindre, sentant encore ses vêtements coller sur sa peau blanche, maquillée. Cette sensation est déplaisante, il a bien hâte de se changer. En moins de dix minutes à pieds, ils atteignent finalement l'appartement du plus grand. Il ouvre la porte, fait signe à son interlocuteur d'entrer, puis referme derrière lui.

« Asseyez-vous sur le canapé, je vais chercher de quoi vous soigner. »

Un instant plus tard, il est installé à côté de lui, des pansements et du désinfectant posés sur ses cuisses. Il imbibe une compresse qu'il plaque sur la blessure au visage de son interlocuteur, bien plus sérieux qu'il ne l'a jamais été.

« Comment tu t'appelles ? lui demande-t-il en reposant le tout sur la table basse, étendant ses jambes pour en faire de même avec ses pieds. J'imagine que tu dois connaître le mien. »

Ses mains se relèvent pour attacher sa longue chevelure noire en une queue de cheval, son attention se portant de nouveau sur son vis-à-vis. Bon, ses blessures sont au moins propres et son visage paraît moins attristé que lorsqu'ils étaient assis dans le bar.
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MessageSujet: Re: Dessine-moi un mouton feat Hakata Yôku   Dessine-moi un mouton feat Hakata Yôku Icon_minitime1Jeu 21 Juin - 10:47

dessine-moi un mouton.

N'avait-ce pas été le but recherché ? Ils avaient eu besoin tous les deux de croire en quelque chose ce soir-là. Faire croire à plus désirable alors que le plus désirable lors de cette soirée était ce qu'ils avaient en face l'un de l'autre ; en soi, rien d'autre de mieux qu'eux-mêmes. Ils n'allaient pas se regarder dans les yeux pendant une éternité alors c'était ce qui avait poussé Kotarô à faire semblant de partir. Néanmoins, il ne s'était pas attendu à finir dans son appartement. Il s'était laissé guider, n'avait pas bronché. Il n'aimait pas terminer sa soirée chez une autre personne, même si cela ne se définirait qu'à une aventure d'un soir. Il n'aimait pas prendre place.
C'était pour cette raison qu'il était célibataire aujourd'hui. Il croyait en l'amour mais pas à l'au-delà. C'était plus sûr et sauf pour lui de passer l'espace d'un instant entre les bras de quelqu'un puis de le quitter. Ce n'était pas faute d'avoir eu le béguin pour certaines personnes mais il savait que personne ne s'attachait aux êtres qu'étaient les artistes. Complexité. Les artistes, on devait les suivre et apprendre à vivre avec leur excentricité. Sauf que lui, il n'avait pas envie qu'on le suive, qu'on apprenne à vivre avec lui. Cela devait se faire tout seul. La solution s'était donc imposée d'elle-même mais, ce soir, il en ferait une exception.
Comme il ne se contenta pas que d'une fois. Ou bien avait-ce été son amant du soir ? Après avoir glissé ses lèvres dans son cou pour le parsemer de mille baisers, il lui avait demandé à prendre une douche et cela avait paru évident qu'ils le feraient. Ensuite, la barrière de l'intimité dépassée, ils n'en avaient visiblement pas eu assez alors ils avaient été dans sa chambre pour recommencer. C'était également pour cela qu'il évitait d'aller chez les autres ; il n'aimait pas qu'on le voit nu. Il n'aimait pas l'être qu'il incarnait... Mais allez savoir. Cela semblait facile avec une personne comme cet acteur.

« Tu ne sais faire que ça ? »

Dessiner ? Oui. Il ne savait faire que ça. Son interlocuteur s'était mis à somnoler alors il avait attrapé son carnet et s'était mis à le dessiner. Sa main bougeait toute seule, elle traçait avec aisance ce corps dénudé face à lui. Il se mit à sourire à sa remarque et se cala mieux contre l'oreille contre lequel il s'était installé sur son lit.

« Tu sais, je ne me souviens même plus pourquoi je suis allé les provoquer, dit-il en observant la pluie par la fenêtre de sa chambre, Je ne sais pas ce qui m'est passé par la tête mais ça m'est venu comme ça. Quand je suis revenu à moi, tu étais face à moi. Alors, à quoi bon ? »

Il disait la vérité. Il ne se souvenait plus pourquoi il s'était retrouvé à frapper. Frapper, frapper. Il ne se rappelait plus mais il savait dû à quoi c'était. On le lui avait expliqué à l'hôpital que cela risquait d'être difficile pour lui de se soigner avec ses maigres moyens alors il en subirait quelques effets secondaires parfois. L'un de ses effets secondaires était qu'il pouvait avoir des comportements différents de ceux qui faisaient sa personnalité et qu'il n'aurait aucune prise dessus. Après, soit serait-il capable d'en garder un faible souvenir, soit en serait-il incapable. Mais où serait-il capable de trouver de l'argent pour entamer une bonne procédure de traitement ?
Il poussa un léger soupir et mit ses affaires de côtés pour étirer ses bras. Le draps recouvrait le bas de son corps alors son torse était dénudé. Visible sous l'oeil attentif du brun. Il était couvert de plaies qui ne partaient pas, de la faim qui le tiraillait chaque jour quand il ne pouvait pas se remplir l'estomac, des cicatrices du passé.

« Je m'appelle Kotarô, reprit-il, Et toi ? À qui dois-je les bons soins en cette douce soirée de pluie ? »

Puis, instinctivement, il lui tira la langue, la dévoilant comme différente de la sienne. Il ne savait pas ce qui lui avait pris non-plus ce jour-là et pourtant, il avait été pleinement conscience. Il s'était pris une envie de la couper en deux comme celle qu'avaient les serpents. Il n'avait pas encore embrassé ce bel amant ce soir - ça aussi c'était quelque chose qu'il préférait éviter parce qu'il estimait que cela pourrait conclure une plausible relation - alors celui-ci la découvrait ici-même.
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MessageSujet: Re: Dessine-moi un mouton feat Hakata Yôku   Dessine-moi un mouton feat Hakata Yôku Icon_minitime1

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