Don't be so shocked • Park's brothers

Piouff quelle nuit ! J'avais passé la soirée au restaurant et dieu sait qu'il y avait eut foule. Dingue comme les gens adorent dépenser le peu d'argent qu'ils arrivent à gagner en bouffe et en boisson. En plus il semblait que c'était l'occasion de sortir toute la petite famille, je n'avais jamais vu autant de mômes dans une seule salle réunie...à part à l'école ou en colonie. Ai je précisé que les enfants en bas âge me tapent particulièrement sur le système ? Ah non parce qu'il faut le savoir ! Et vas y que ça braille et que ça fait du bruit et que ça pleure. Quelle idée de vouloir se reproduire, surtout intentionnellement ! Non l'idéal serait clairement de concevoir des êtres déjà à moitié adulte, ça, ça serait le pied. Voilà pourquoi je prend toujours grand soin de me protéger, manquerait plus qu'on me déclare père de la moitié du pays...quelle abomination !
Bref sur ses réflexions personnelles faites pendant le boulot je me suis aussi dis qu'il fallait que je pense à me détendre un peu après, surtout qu'en plus je m'étais fait quelques pourboires plutôt agréable. Du coup, même si je me plains aisément des gens qui dépensent l'argent dûment gagné je dois tout de même avouer que je suis exactement pareil. A peine ma tenue reposée au vestiaire que j'avais pris le taxi jusqu'à une boite de nuit pour rejoindre un groupe d'amis. Alcool, musique, les corps qui se serrent les uns contre les autres. C'est une ambiance que j'apprécie tout particulièrement.
J'avais passé la soirée à changer de bras, à effleurer différents corps sur la piste. Dingue d'observer à quel point le commun des mortels peu se laisser aller aux plus grandes bassesses dans la lumière tamisée.
Je m'étais souvent fait abordé majoritairement par des femmes mais aussi quelque fois par des hommes. Je dois dire que j'apprécie tout particulièrement  lorsqu'on me prête de l'attention, appelez ça du nombrilisme je dirais tout simplement qu'il s'agit d'une question d'égo. J'avais fini par jeter mon dévolu sur deux personnes, le barman et une jolie demoiselle au cheveux courts...oui je suis de nature gourmande et mes deux comparses aussi visiblement. On c'était tout trois retrouvé à l'hôtel et ce, jusqu'au petit matin. Je me suis donc réveillé dans un enchevêtrement de corps nu pour mon plus grand plaisir.
Sortis de l'hôtel avec mes amants, j'échangeais un dernier baiser avec le beau barman et la demoiselle avant de tourner les talons...pour le retrouver nez à nez avec Aoi. Il arborait le tête du mec qui a vu un fantôme avec les yeux écarquillés. Je flanquais un sourire narquois sur mon visage.

"Tu as une de ces têtes" C'était la seule chose évidente à dire à cet instant précis. "Bon me faut un café" Je m'étirais dans un bâillement bruyant. "Sacré soirée hein" Nouveau sourire en coin. "Ballade matinale ?" Clairement Aoi et moi n'avions pas passé la même nuit.

Ce fut une dure journée pour le jeune nippon. Les cours qui s’enchainaient et lui qui tentait de réussir à suivre alors qu’il ne comprenait pas encore entièrement cette langue. C’était plus difficile qu’il ne le pensait, devoir s’adapter à cette nouvelle vie ici… Cela faisait plusieurs mois maintenant qu’il vivait à Ulsan, mais il avait toujours autant de mal à s’y faire, il lui arrivait régulièrement de se perdre et son coréen n’étant pas des plus élevés, il avait encore du mal à parler si ce n’est avec sa petite soeur et sa mère. Sans parler de son nouveau frère, le genre de mec qu’il ne pouvait pas supporter, fêtard, qui aime faire chier son monde, enfin pour le coup son monde c’était plus Aoi et qui couchait à droite à gauche. Non, c’était typiquement le genre de mec que Aoi ne pouvait pas supporter. On pouvait le trouver trop coincé, mais non, Aoi était simplement son opposé. Il était quelqu’un de bosseur, si bien qu’il lui arrivait souvent de réviser jusque tard la nuit. Chose qui s’avérait compliqué lorsque son cher demi-frère s’amusait à mettre la musique à fond, à croire que c’était devenu une passion pour lui que d’embêter Aoi. Ce dernier ne l’aimait guère et ne cessait de se disputer avec lui. Enfin, il avait été bien plus loin,il avait réussit à faire douter le jeune nippon. Ce soir continuait de le hanter et il ne parvenait pas à se défaire de ce souvenir bien qu’il lui semblait que ce n’était qu’un rêve, que ça ne s’était pas réellement passé. Pourtant, il était conscient au fond de lui que c’était bien arrivé, ça n’avait pas duré une minute, mais ça l’avait marqué. Il se souvenait encore de ses lèvres contre les siennes et tentait inutilement d’effacer ce souvenir de son esprit. Il ne comprenait pas pourquoi ça le turlupinait autant. Peut-être se demandait-il simplement pourquoi il avait agi ainsi. Etait-ce un nouveau jeu? Enfin, pour lui en tout cas. Il l’ignorait, mais il aurait tout donné pour effacer ce moment de son esprit, il cogitait tellement quant à ce baiser qu’il lui était arrivé d’en rêver. Autant dire qu’il n’en était pas fier, bien au contraire. Mais ce qui l’énervait le plus, c’était que Min-Ho fasse comme si de rien était. Il lui avait tout de même volé son premier baiser! Parce que oui, n’ayant jamais eu de petite amie, Aoi n’avait jamais embrassé personne, et voilà que son premier baiser lui était volé par son demi frère… Il y avait de quoi se sentir mal à l’aise!

Aoi faisait de son mieux pour ne pas y penser, pour effacer ce souvenir de sa mémoire mais rien n’y faisait, il avait même parfois l’impression de sentir ses lèvres sur les siennes, comme ce soir là… Il se giflait intérieurement à chaque fois, mais rien y faisait. Si son demi frère avait voulu le faire tourner en bourrique, il avait réussi. Aoi avait bien conscience que son demi frère se tapait tout ce qui bouge, alors le fait qu’il l’ait embrassé ne devrait pas le tracasser autant, pourtant il était son demi frère! Et on embrasse pas son demi frère! Rien n’y faisait, plus il tentait de l’oublier, plus le souvenir de ce contact, de cette proximité s’intensifiait. Si bien qu’il avait finit par laisser tomber, se plongeant dans ses études pour oublier tout ça. C’était bien la seule chose qui lui permettait de tout oublier. Il veillait tellement tard le soir qu’il lui était déjà arrivé de s’endormir sur son bureau. Mais Aoi était du genre bosseur, le genre de mec dont on se moque avec ce stéréotype. Encore une fois, Aoi avait veillé tard, il était pas loin de minuit lorsqu’il alla enfin se coucher. Ce fut une nuit sans rêve, mais il préférait ça plutôt que de voir son demi frère venir hanter de nouveau ses rêves. Le réveil fut dur mais Aoi parvint tant bien que mal à se lever. Le petit-déjeuner l’attendait, prêt sur la table. Sa petite soeur était déjà assise entrain de manger, tandis que leur mère finissait de préparer le petit-déjeuner.

-Ohayo, déclara-t-il.

Lorsqu’ils étaient tous les trois, Aoi avait prit l’habitude de continuer de leur parler en japonais, ça lui permettait de ne pas oublier sa langue maternelle. Il s’installa en face de sa soeur et commença à manger. En voyant l’heure, il se dépêcha de finir pour aller enfiler son uniforme et sortir en trombe de la maison, son sac à la main. Manque de bol, il rata son bus et dû se rendre au lycée à pieds. Il se mit à courir, histoire de ne pas arriver en retard en cours, il détestait ça. Après plusieurs minutes de course il s’arrêta net. Sous ses yeux, son demi frère, accompagné de deux personnes, un homme et une femme, il embrassa les deux sans se rendre compte de la présence d’Aoi. Pourquoi restait-il figé devant ce spectacle plutôt que de se remettre en route pour le lycée? Il l’ignorait lui même. Min-Ho le remarqua enfin et comme à son habitude, le charia de nouveau.

-Tu t’es pas regardé! répliqua-t-il.

Aoi ne savait plus vraiment comment se comporter avec lui, son comportement de ce soir là l’avait un peu trop marqué et il ne savait plus comment agir avec lui, qui savait s’il ne recommencerait pas après tout? Aoi se contentait de le fixer dans les yeux, de peur de dériver sur ses lèvres…

-Non, j’ai cours, moi, répondit-il. Je vois que tu t’es encore bien amusé cette nuit, remarque au moins j’étais tranquille, personne pour me déranger dans mes révisions! ajouta-t-il ensuite.

L’entente entre ces deux là n’avaient pas été facile dès le début, et encore maintenant. Deux caractères opposés, ça pouvait parfois être explosif...

Il était parfaitement évident que Aoi était perturbé depuis que je l'avais embrassé. Il n'en avait pas dis un mots ni même fait une seule allusion et je n'avais rien fait non plus pour le sortir de sa confusion. Pourquoi je l'avais embrassé me direz vous ? Hm, sur l'instant ça m'avait paru une bonne idée, un excellent moyen de le faire taire. Mon plan d'action avait parfaitement marché puisqu'en effet le gamin avait fini par la boucler totalement. Sur l'instant j'avais trouvé ça amusant, mais je me dois de l'avouer à vous, chers lecteurs, j'avais clairement pris du plaisir en échangeant ce baiser avec mon demi-frère. Bien entendu je me revendique adepte du plaisir, mais je suis plutôt du genre à donner et à profiter. Pendant un court instant je me suis senti...perturbé. Oui perturbé.
Je vous le dis à tous, je ne le suis quasiment jamais ! Genre vraiment vraiment -presque- jamais. Depuis mon enfance j'ai très vite remarqué que j'étais le genre de personne qui faisait de l'effet aux autres, adolescent je me suis découvert un aimant à femmes et à hommes. Peu importe l'âge et le sexe, je n'ai jamais eut à faire grand chose pour draguer quelqu'un. Simplement voilà, mon père c'est remarié et Aoi a débarqué...et me voilà troublé par sa présence. Le gamin m'attire d'une façon dont personne ne m'a jamais attiré. Cependant je ne suis pas du genre à faire dans les sentiments, il s'agit là d'une simple attirance physique et sexuelle, rien de plus ! Nan mais oh !
Du coup j'avais décidé que j'allais encore plus victimiser Aoi qu'avant. En aucuns cas je ne cachais mes suçons, je faisais même exprès de sortir de la douche à moitié nu, je lui faisais des allusions déplacées. Il était aisé de chambouler le gamin. D'ailleurs je parierai sans inquiétudes sur la virginité du petit. Je me demande même s'il a un jour regardé son corps dans un miroir ? Personnellement je pourrais lui parler de ses fesses...enfin bref je m'égare.
Je ne pu pas m'empêcher de ricaner devant la réparti sans fond du nippon. Il compensait son trouble par de l'agressivité, marrant, comme un petit chaton qui sort les griffes...assez mignon.

"A rester le nez plongé dans tes bouquins tu vas finir bibliothécaire...brr" Je fis mine de frissonner de dégoût. Quoi ? Ca fait flipper les bibliothécaire avec leur air de fantôme désemparé de la connaissance et du savoir absolu. "Comment j'ai faim !" Et mon ventre grogna pour le confirmer. "Tu as pris un goûter ? Je peux le manger ?" Je m'avança doucement vers Aoi pour attraper son sac, ça allait le faire râler. En faisant cela je passais tout près de son visage en me penchant dans un "Tu permets ?" Sourcil arqué, sourire en coin, la panoplie du parfait charmeur.

J'en profitai discrètement pour humer son odeur. Hmm ma nuit n'avait décidément pas calmé mes envies matinales. J'inspirai un grand coup pour me contenir un peu et me retrouvait récompensé d'un paquet de gâteau que je trouvais dans le sac de Aoi. Je suis sûr qu'il n'aurait même pas partagé, le fourbe.

"Et je te signal que moi aussi j'ai des cours" Bon clairement je comptais sécher la matinée mais bon. "Allez viens on va se prendre un café !"

Comme j'anticipais déjà son "non" catégorique je commençai à partir avec son sac sous le bras. Au moins en kidnappant son outil de travail j'étais sûr qu'il me suivrait. J'avais de grandes jambes, du coup en deux/trois enjambées j'étais déjà bien loin du gamin en ricanant dans ma barbe. Je ne regardais même pas derrière moi j'étais certain que Aoi me suivait, du coup je m'engouffrais dans le premier café du coin et m'asseyais à une table, serrant le sac entre mes jambes, fixant mes yeux sur la porte dans un rictus moqueur.

A rester planté là, Aoi allait vraiment finir par se mettre en retard. De toute façon, il préférait de loin se rendre en cours que de rester là à discuter avec son demi-frère, enfin si on pouvait appeler ça une discussion. Min-Ho, comme à son habitude, prenait de nouveau plaisir à embêter Aoi.

-Au moins les bibliothécaires en ont plus dans le cerveau que toi, est-ce que tu sais au moins à quoi ressemble une bibliothèque? répondit-il.

Trêve de bavardage, Aoi était bien décidé à reprendre sa route pour le lycée, il ne voulait pas arriver en retard et encore moins sécher les cours, surtout si c’était pour passer du temps avec son demi-frère. Il préférait de loin passer sa journée enfermé dans une salle que de la passer avec lui. Mais à peine avait-il commencé à marcher qu’il le rattrapa, son visage dangereusement rapproché du sien si bien que Aoi détourna aussitôt le regard pour ne pas le poser sur ses lèvres. Décidément, cette soirée l’avait bien trop marqué, il semblait impossible qu’il puisse effacer ce souvenir de sa mémoire. Son demi-frère farfouilla dans son sac à dos pour en sortir un paquet de gâteau, habitude de sa mère à leur en mettre même si Aoi était désormais au lycée. Mais il se fichait bien que son frère les lui prenne, tout ce qu’il voulait, c’était aller en cours. Malheureusement pour lui, Min-Ho ne semblait pas d’accord avec ses plans. A peine le temps de décliner son invitation que son sac lui est arraché et que son frère se trouve déjà à quelques mètres de lui, à marcher d’un bon pas.

-Mendôkusai…, lâcha Aoi en japonais.

Sa langue natale était celle qui lui venait le plus facilement lorsqu’il se mettait à jurer. Un soupir d’agacement s’échappa de ses lèvres tandis qu’il se décida à suivre son demi-frère, n’ayant pas vraiment le choix. Il se voyait mal se pointer en cours sans ses affaires, et encore moins raconter que c’était la faute de son demi-frère, même si c’était la vérité. Leur différence de taille faisait que Aoi eut du mal à le suivre, bien qu’il restait dans son champs de vision, il se trouvait déjà loin devant lui, impossible de récupérer son sac, même en courant… Il n’eût d’autre choix que d’entrer à son tour dans le café où Min-Ho était déjà assit, un sourire narquois sur le visage, de quoi agaçer encors plus Aoi. Il s’avança jusqu’à sa table, le fusillant du regard.

-Rends moi mon sac! Si tu veux pas aller en cours, libre à toi! Mais moi, je veux pas sécher alors rends moi le! s’exclama-t-il.

Il ne voulait pas sécher le moindre cours de peur de gâcher ses chances de rentrer dans une bonne école pour faire ses études de médecine.

-En plus tu pues l’alcool! Sérieux, si tu veux emmerder quelqu’un, trouve toi un de tes plans culs et lâche moi! ajouta-t-il ensuite.

Aoi tenta de récupérer son sac que son demi frère avait posé entre ses jambes, c’était sans compter sur Min-Ho qui n’était pas décidé à le laisser tranquille.

Ce que Aoi pouvait être sérieux ! Olala rien qu'à voir sa tête en entrant dans le café on aurait pu croire que je lui avait volé la 7ème merveille du monde. Du calme, chaton c'est qu'un sac rempli de bouquin ! Il fallait vraiment que je fasse une réelle introspection sur mon attirance pour ce garçon...Comment pouvais-je être attiré par quelqu'un d'aussi ennuyeux ?? Bon ok, il ne l'était pas tout le temps, parce que mine de rien, je l'observais le gamin. Je le regardais dans son habitat naturel, avec sa vraie famille. Je devais m'avouer un peu jaloux. Mon père et moi n'étions clairement pas une famille depuis un bail, je définirai plutôt ça comme une collocation, on se croise, mais on ne se mêle pas de la vie de l'autre. Alors qu'en Aoi, sa mère et sa soeur, on pouvait clairement deviné un lien, une authenticité. De l'amour. Olala comme j'y vais ! Mais bon c'est le cas. Je n'ai pas à me plaindre en réalité, la mère de Aoi s'avère être une femme plus que convenable qui me traite bien, même si elle ne semble pas vraiment comment m'aborder. Je reste cordial et respectueux avec elle, sans pour autant faire dans le débordement d'affection.

Par contre s'il y en a bien une qui m'a cerné c'est la petite soeur d'Aoi, en présence de tout le monde on fait genre qu'on s'entend platoniquement, alors qu'en vrai je l'adore. Elle est collé à mes basques dès que les parents sont pas là, à manger mes bonbons et tout et à me faire des sourires trop mignons. Sachez cher public que je ne résiste pas à la mignonnerie, c'est mon point faible ! D'ailleurs je devrais conseiller à Aoi de prendre des cours avec sa soeur sinon il va très certainement tout ridé à force de froncer les sourcils et de prendre son air pincé. S'il savait ! Il pourrait être beaucoup plus mignon s'il faisait un petit effort cette tête de noeuds !

J'avais entendu envisagé qu'il essayerait de récupérer son sac en arrivant, cependant je le connais au moins suffisamment pour savoir qu'il ne ferait pas une esclandre dans un lieu public, du coup je ne risquai pas grand chose de la part du chaton en colère.

"Oulala mais c'est qu'il mordrait presque !" Raillais-je de mon air moqueur devant les paroles de Aoi. "Je prend un café"

C'était évident, d'ailleurs la jolie petite serveuse que j'avais avisé d'un sourire charmeur ne tarda pas à arriver, toute mielleuse pour prendre ma commande. Elle ne fit guère attention au gamin en papillonnant des cils dans ma direction et je ne pu que la féliciter intérieurement pour son goût en matière d'homme. Mon café ne tarda pas accompagné d'un petit mot que je devinai être le numéro de la serveuse. Je n'étais pas bien étonné, ce n'était pas la première fois que ce genre de chose m'arrivait.

"Tu as tout le temps d'aller en cours et de te tailler les veines pour prouver que tu essayes d'être le meilleur t'en fait pas va"

Aoi avait de grands projets, j'en avais conscience et il visait des objectifs de carrière bien plus grands que moi, cependant s'il se tuait à la tâche en permanence, il ferait un arrêt cardiaque bien avant ses 30 ans pour sûr. De mon côté j'étais plutôt du genre à la cool, et au risque d'en faire rager plus d'un, j'étais bon élève sans avoir à faire grand chose. Jamais mauvais et jamais excellent, tout pile au milieu, le genre de gens pour qui on ne s'en fait pas. Comme en plus je n'avais pas une mauvaise attitude et que ma gueule d'ange marchait à tout les coups, mes excuses pour mes retards ou autres absences étaient toujours bien reçus.

"Je suis un élève sérieux qu'est ce que tu crois" Oh si peux. "Et puis j'ai épuisé mes plans pour la matinée du coup je peux bien m'occuper un peu de mon petit frère préféré" Petit sourire lascif. 'Frère' ce mot ne sonnait pas correct au sortir de ma bouche très honnêtement. "Et puis si tu veux récupérer ton sac sain et sauf dans les temps il faut me donner quelque chose en échange"

Je menais ma petite barque tranquillement, sachant que j'allais encore une fois le faire tourner en bourrique avec mes propos et mon attitude.

"Un baiser me paraît être une parfaite monnaie d'échange"

Aoi était, malheureusement pour lui, assez facile à énerver, ses bouquins, c’était comme son trésor, il avait besoin d’eux pour continuer à apprendre et à réussir. Les retards à l’école? Les seules fois où il en avait eu, c’était limite s’il ne s’était pas excusé un million de fois auprès du professeur alors qu’ils étaient toujours justifiés. Bref, le parfait petit intello, celui dont on aime se moquer. Il ne lui manquait que les lunettes pour terminer le parfait stéréotype du petit génie. Alors quand son demi-frère lui prit son sac pour le forcer à le suivre, Aoi n’eut d’autre choix que de le rejoindre pour tenter de récupérer son sac. Malheureusement pour lui, son frère ne se montra pas très coopératif. Il resta là, debout, à fusiller du regard son demi-frère alors que la serveuse arriva avec son café et un air mielleux sur le visage. Pathétique, c’était ce que pensait Aoi. Une fille facile, franchement il ne comprenait pas comment les filles pouvaient s’arrêter au physique, pas étonnant que certaines soient déçues au final en découvrant que leur prince charmant soit au final un vrai connard. Non, c’était bien une des choses que Aoi ne comprenait guère.

-Rends moi mon sac, si tu veux quelqu’un pour te tenir compagnie, t’as qu’à demander à la serveuse, elle te dévores du regard! répondit Aoi.

Il avait bien remarqué les regards incessants qu’elle jetait à son demi-frère. Ce dernier continua en déclarant qu’il était un élève sérieux, ce qui arrache un rire sarcastique au plus jeune.

-Toi? Un élève sérieux? La bonne blague! Tu passes ton temps à te taper tout ce qui bouge, tu vas en cours que quand t’as rien de mieux à faire, alors arrête de faire genre! déclara Aoi.

Lorsqu’il l’appela son “petit frère préféré”, Aoi le fusilla de nouveau du regard. Son petit frère? Depuis quand il le considérait comme son petit frère? Il se moquait de lui.

-Arrête de dire n’importe quoi! Depuis quand tu me considères comme ton petit frère hein?

Il tenta une nouvelle fois de récupérer son sac, en vain… Son frère ne semblait pas décidé à le laisser tranquille. Lorsqu’il déclara qu’il devait donner une monnaie d’échange pour récupérer son sac, Aoi s’attendait au pire. Et à raison. Comme monnaie d’échange, il lui demanda un baiser. Aussitôt, Aoi se recula d’un pas, le rouge lui montant aux joues. Encore une fois, il jouait avec lui et il ne savait pas quoi penser…

-Qu...Quoi? T’es dingue! O.on est frères! Et puis si y a que ça, t’as la serveuse qui semble vouloir te sauter dessus, t’as qu’à aller la voir! lâcha-t-il, hésitant sur ses premiers mots.

Encore une fois, il entrait dans son jeu et se laissait faire, comme son demi-frère s’y attendait.

-Maintenant rends moi mon sac Min-Ho! s’exclama-t-il s’approchant avec prudence.

Qui sait ce que son demi-frère pourrait faire après tout, être en public ne semblait pas quelque chose qui le dérangeait.

Mouahahaha ce que je pouvais être diabolique. Bien sur il était aisé pour moi de décontenancer Aoi, de le toucher, de le frôler, de l'embrasser, tout ça parce qu'il était un petit être innocent et fragile. Mais lui demander de venir m'embrasser de son plein gré ?! Je suis un génie voilà tout ! Je doutais très fortement qu'il le fasse et pourtant, je suis un homme de parole, il m'embrasse, je lui rend son sac c'est aussi simple que ça. Et puis après tout qu'est ce qu'un petit baiser de rien du tout ? J'essaye de contenir le frisson qui me parcours l'échine en imaginant Aoi s'exécuter. Poah il va falloir que je me calme ! J'avale une grande lampée de café pour me redonner un peu de contenance et je calme ma jubilation mentale derrière mon masque de neutralité habituel.

Avec les années je suis passé maître dans l'art de dissimuler mes vrais ressentiments et il y a très peu de gens qui arrivent vraiment à voir au delà de mon petit mur de passivité sentimentale. Je compte d'ailleurs aussi encore plus de gens qui me connaissent vraiment, ceux avec qui je suis totalement moi, ceux qui obtiennent les vrais éclats de rire et les vrais moments de bonheurs partagés. Aoi ne fait pas parti de ce rang là, il est bien aisé pour lui de me prendre tout le temps au 1er degré et il est facile pour moi de lui faire croire que je suis comme ça et pas autrement. Je me demande même s'il s'intéresse vraiment à ce qui peut réellement se passer dans ma tête ? Pense-t-il juste que je suis simplement un emmerdeur de première qui veux le voir échouer ? Ou bien essaye-t-il de me comprendre un peu, de vivre dans ma vie ? Malheureusement je pense savoir que la réponse la plus évidente est la première.

Pour Aoi je suis le type sans attaches, répugnant qui se tape tout ce qui bouge -c'est bien faux, j'ai un minimum de critères de sélection !-, qui n'est pas très intelligent et qui compense par de l'humour douteux. Autant je me moque bien de ce que peuvent penser les gens, autant j'aimerai que le gamin me perçoive différemment, comme le mec cool et sympathique que sa soeur voit en moi. Cependant, je ne lui laisse pas l'opportunité de me voir autrement, pour moi c'est bien trop intime et comme je l'ai déjà dis, je ne fais pas dans le romantisme...Aoi n'est qu'une passade ! Une passade bien sur !

Lorsque je vois le rouge monter aux joues du nippon mes yeux pétilles un instant. Il est troublé, clairement. Tellement qu'il en bafouille, adorable.

"Oh alors maintenant on est frères ?" Je reprenais quelque peu ses propres propos, après tout lui aussi déclarait notre fraternité que lorsque ça l'arrangeait après tout. "Simplement dans le titre je te signal" Lui et moi, rien en commun, pas une seule petite goutte de sang, donc on repassera pour l'excuse bidon du frangin hein mon petit !

Je lâcha un petit rire lorsqu'il détourna le sujet vers la serveuse qui n'arrêtait pas de me regarder -d'ailleurs ça devenait indécent sérieux !-. Avalant une autre gorgée de mon café, je reprenais d'un ton posé et légèrement conquérant sur les bords.

"Oui mais c'est n'est pas à elle que j'ai volé un sac" Rétorquai-je. "Tu sais très bien que je peux jouer longtemps à ce petit jeu et..." Je regardais ma montre. "...tu n'as pas toute la journée visiblement"

De toute manière il suffirait que je me lève, bras tendu, sac à la main et il ne pourrait même pas l'atteindre au vu de notre différence de taille. J'avais parfaitement bien noté l'approche discrète et craintive de Aoi -comme si j'allais l'agresser en public- et j'en profitai pour lui saisir doucement le poignet. Je ne pu m'empêcher de caresser très religieuse la peau offerte de mon pouce avant de le pencher légèrement vrai moi.

"Alors...qu'en serait-il ?" Demandai-je dans un murmure.

Aoi ne s’était pas vraiment rendu compte que lui aussi, utilisait le terme de frère quand ça l’arrangeait. Mais qu’ils n’aient pas de sang en commun ne changeait rien, c’était quelque chose de mal vu et ça le serait toujours, de même pour les relations entre personne du même sexe. Mais il s’en fichait, il voulait juste récupérer son sac et aller en cours. Mais de là à embrasser Min-Ho! En public en plus! Non, il ne pouvait pas le faire. Pourquoi? Est-ce que ça le rebutait à ce point? Ou craignait-il simplement d’aimer ça? Il préférait ne pas trop y réfléchir.

-Simplement dans le titre, certes, ça ne change en rien que c’est mal vu! répondit-il.

Aoi se rendait bien compte que son demi frère ne le laisserait pas reprendre son sac aussi facilement, mais les minutes passaient et il était déjà en retard. Il ne savait plus quoi faire pour reprendre son sac et éviter Min-Ho. Lorsqu’il lui proposa de s’intéresser à la serveuse, il répondit que ce n’était pas à elle qu’il avait volé un sac avant d’ajouter qu’il pouvait longtemps jouer à ce petit jeu et que Aoi lui, n’avait pas tout son temps. Malheureusement il avait raison, Aoi avait déjà plus de dix minutes de retard. Son contact fit frissonner Aoi, de quoi? Il ne savait pas vraiment, mais le rouge lui monta encore plus aux joues. Il était gêné et ne savait pas comment se défaire de lui, il voulait partir en cours et surtout être loin de lui.

-Laisse moi tranquille Min-Ho! s’exclama-t-il

Le souvenir de leur dernier baiser lui, revint en mémoire, accentuant son malaise. Non, il ne pouvait pas se laisser faire! Mais les minutes défilaient… Qu’allait-il pouvoir trouver comme excuse de son retard? Il n’était pas très bon menteur malheureusement, mais il se voyait mal dire que c’était à cause de son frère. Si seulement quelqu’un pouvait l’aider, c’est ce qu’il se disait. Malheureusement personne ne semblait les remarquer, si ce n’est la serveuse qui continuait de reluquer Min-Ho. Plus les minutes passaient, et plus Aoi hésitait. Il ne voulait pas satisfaire son demi-frère mais c’était le seul moyen de récupérer son sac… Même par la force, il était bien plus petit que lui et pas aussi fort, même s’il n’aimait pas le reconnaître. Il jeta un nouveau coup d’oeil aux autres, toujours aucun intéressé. Le coeur battant, pas vraiment très heureux de ce qu’il allait faire, et approcha son visage de celui de Min-Ho. Ca ne dura qu’une micro seconde, un simple frôlement de lèvres, mais Aoi se sentait déjà gêné.

-Maintenant rends moi mon sac! déclara-t-il en évitant de regarder ses lèvres.

Est-ce que micro baiser, qui n’en était pas vraiment un, allait suffir? Aoi en doutait, connaissant son demi-frère, il était fort probable qu’il ne le compte pas comme tel.

Dans un sens on pourrait me trouver méchant. Un harceleur ou un truc du genre. Mais pas du tout ! Je réclamai simplement récompense. Et puis aussi, je voulais tester Aoi. Très honnêtement je savais qu'il ne m'embrasserait jamais. Rien que de repenser à notre dernier baiser le faisait partir dans tout les sens, bien trop gêné à cette simple idée. Si ça se trouve il était même écoeuré par ça. Peut être préférait il poser tendrement ses lèvres contre celle d'une petite intello timide et coincé à souhaits ? La toucher elle, la dévoiler, grandir ensemble et se marier pour avoir des gosses. Mentalement j'étais dégouté rien qu'à l'idée d'imaginer Aoi se serrant contre une fille...c'était, beurk, impensable. Et bien malgré moi ça me contrariait.

Cette pensée avait eut le don de me refroidir pour de bon et j'avais déjà saisi le sac du nippon dans le but de le lui rendre. Après tout, il ne céderait jamais, je le dégoutait. Pourtant, pour une fois dans mon existence il se passa quelque chose qui me pris plus au dépourvu que je n'avais pu le prédire. Aoi c'était avancé et m'avait embrassé ! Bon franchement ce n'était pas un vrai baiser, à peine un frôlement sur mes lèvres...et pourtant à cet instant précis c'était moi le plus confus de nous deux. Très honnêtement j'étais persuadé que mon trouble pouvait aisément se lire sur mon visage. C'est la requête de l'asiatique qui me fit redescendre un peu.

Je le regardai comme un poisson hors de l'eau à se demander quoi ou qu'est ce. Machinalement je lui tendis son sac que j'avais déjà presque avancé dans sa direction. Je me mordis un peu ma lèvre inférieur, petit tic nerveux qui pouvait arriver dans des moments étonnamment rares d'incertitude et d'incompréhension.

"Bonne journée" Fut la seule chose que je trouva à dire, ne sachant pas bien quoi faire d'autre à cet instant précis.

Si j'avais été moins désarçonné par ce qui venait de se passer j'aurai pu aisément trouver un petit blague histoire de rebondir, mais là...rien, le néant total, il m'avait séché.

Aoi ne savait pas vraiment quoi penser, pour lui, il cherchait juste à le faire tourner en bourrique. Mais pourquoi aller jusque là, il pouvait se contenter de l’embêter normalement, mais non, ça allait plus loin, et c’était sans doute ce qui désappointait le plus Aoi qui ne comprenait pas son but. Après tout, pourquoi voulait-il qu’il l’embrasse? Il avait un bon nombre de filles et de garçons à ses pieds, pourquoi s’intéresser à Aoi? Simplement pour l’embêter? Non, Aoi n’y croyait pas, il y avait plus simple et pourtant tout aussi chiant. Aoi se posait un tas de question depuis la première fois où il l’avait embrassé, sans aucune réponses malheureusement, il était bien trop gêné pour la poser à son demi-frère ou en parler à quelqu’un. Lorsqu’il se recula, presque aussi vite qu’il s’était avancé, Aoi eut l’impression que son demi-frère était troublé. Pensait-il vraiment qu’il ne le ferait pas? L’avait-il prit au dépourvu? Possible. Aussitôt, il lui rendit finalement son sac avant de lui souhaiter bonne journée. Aoi ne pensait pas qu’il le lui rendrait aussi facilement, et pourtant…

-Merci, répondit-il simplement en se détournant de lui.

Mais quelque chose le rongeait, il ne se sentait pas de partir en gardant ça, alors il se rapprocha de lui, le fixant dans les yeux.

-Pourquoi faire ça? Et fais pas comme si tu savais pas de quoi je parle, je ne parle pas de tout ce que tu fais pour m’embêter, mais du reste, de ça, de ce qu’il s’est passé cette soirée aussi! Pourquoi tu vas aussi loin? T’as pas besoin de moi pour ça, t’as bon nombre de filles, et de mec aussi apparemment, qui te tombent dans les bras! Alors pourquoi t’amuser comme ça avec moi? demanda-t-il sur un ton sérieux.

Il n’avait pas vraiment réfléchi avant de poser la question, c’était sorti comme ça, parce que ça le rongeait, parce qu’i voulait savoir, parce qu’il en avait marre d’être troublé depuis ce fameux soir. Min-Ho pouvait très bien ne pas lui répondre ou lui répondre sur le ton de la plaisanterie, mais maintenant c’était dit. Il avait besoin de savoir, ça le rongeait trop pour qu’il continue. De toute façon, il était déjà en retard de presque vingt minutes alors… Il irait au cours d’après, tant pis. Mais il voulait des réponses, même s’il doutait d’en avoir, mais au moins il aurait essayé...

Et me voilà tout retourné. Bravo moi même ! Je ne comprenais pas ma réaction. On m'avait souvent embrassé. Par réponse à un désir commun, par amour, par surprise même, mais là c'était différent. Je ne savais pas en quoi et je n'arrivai pas à mettre le doigt sur le réponse la plus correcte à mon trouble évident. J'avais maintenant envi que Aoi s'en aille, qu'il parte en cours puisque, après tout c'était ce qu'il désirait vraiment plus que tout depuis que je l'avais croisé plus tôt dans la matinée. Parce que, même s'il m'avait embrassé c'était surtout parce que je lui avais demandé de le faire. Ce n'est pas comme si il était venu de lui même me quémander un peu d'affection, et quelque part c'était presque vexant.

Oui presque, car je me sentais à présent bien plus frustré qu'avant. Frustré que ce baiser n'en soit pas vraiment un. Frustré qu'il n'ait duré que la seconde pour réaliser qu'il avait existé. Frustré de ne pas avoir plus. Frustré que Aoi ait fait ça en réponse à du chantage de ma part. Je m'en voulais d'avoir sorti cette idée stupide car dès à présent elle amenait bien trop de questions auxquelles je ne pouvais pas donner de réponses.

Le nippon me remercia de se détourner. Je me détendais automatiquement, me rendant compte par de là même que j'étais tout crispé depuis un petit moment déjà. J'eus à peine le peine de poser l'argent pour le café sur la table que le gamin était de retour. Quoi encore ? En fin de compte c'était moi qui me faisait kidnapper à cet instant. Regard bien ancré dans le mien, Aoi était d'un sérieux bien déconcertant. Je n'étais pas habitué à me sentir pris au piège et pourtant, c'était exactement l'impression que j'avais à ce moment précis.

Ses questions firent écho aux miennes me faisant mentalement grimacer. Oui pourquoi ? Quand avais je commencé à lui porter de l'intérêt ? Quand je l'avais embrassé la première fois ? Quand je l'avais rencontré ? Qu'est ce qui faisait que j'insistai dans sa direction alors que j'avais un panière entière de partenaires à ma portée ? Le goût de l'impossible ? L'inaccessible ? L'excitation d'une situation cocasse dû à notre nouvelle 'fraternité' ? Répondre à toutes ces questions me paraissait bien improbable car je n'en avais pas la moindre idée. Le flou total, blackout.

"Tu as raison" Fut la seule chose intelligible que je me senti capable de sortir. "Je ne t'embêterai plus"

Et j'étais sérieux. Je devais cesser ça, car il y avait des réponses auxquelles je ne voulais pas répondre, auxquelles je ne pouvais pas répondre. Alors c'était fini, plus de Aoi, plus de jeu bizarre j'arrêtai là. Je me levai dans la foulée, sérieux et droit comme un i, surplombant le nippon de ma hauteur, le contournais et parti sans un regard en arrière. Une petite voix dans ma tête s'apitoya un instant sur ma solitude.

Aoi se posait de plus en plus de questions sur son demi frère et ses intentions. Au début, il ne l’avait vu que comme le mec qui se tape tout ce qui bouge, qui prend pas la vie au sérieux et préfère s’amuser. Il trouvait triste de voir que des personnes pouvaient coucher avec de parfaits inconnus, pour lui, c’était quelque chose d’incompréhensible. Il ne coucherait jamais avec quelqu’un qu’il n’aimait pas, juste pour le fun, juste pour le “sex”. Peut-être trop vieux jeu, mais il s’en fichait pas mal, il ne comptait pas se donner à quelqu’un qu’il n’aimait pas. Il ne comprenait pas pourquoi Min-Ho agissait ainsi. Aoi s’était souvent demandé si les personnes agissant ainsi n’essayaient pas de combler un manque d’affection. Mais depuis peu, il commençait réellement à s’interroger sur son demi-frère, à essayer de voir au delà du mec chiant qu’il ne pouvait pas supporter. Mais il semblait adepte dans l’art de dissimuler ses sentiments. Sauf à cet instant. Les questions que Aoi lui posa semblèrent le laisser sans voix. La seule réponse qu’il eut le laissa encore plus interloqué, mais ce qui le toucha le plus, ce fut sa dernière phrase. Il déclara qu’il ne l’embêterait plus et, au fond, Aoi sentit un léger serrement au coeur. Pourquoi réagissait-il ainsi? Il aurait pourtant dû se réjouir de ça, mais au contraire, il semblait plus affligé qu’autre chose. Est-ce qu’à force de trop jouer avec lui, Min-Ho avait éveillé en lui quelque chose qu’il refusait de reconnaître? Non, impossible, du moins c’est ce dont il essayait de se convaincre alors que son demi frère était déjà sortit du café. Il ne tenta pas de le rattraper, pour quelle raison? Il ne savait pas lui même pourquoi il se sentait ainsi. Reprenant son sac, il sortit à son tour du café, sans jeter un regard en arrière. Il ne devait plus se laisser perturber par ça, surtout maintenant qu’il allait enfin avoir la paix. Pourtant, sans savoir pourquoi, il se sentait triste de savoir ça, alors que c’était pourtant ce qu’il souhaitait. Il ne comprenait plus rien, son esprit était rempli de questions qui restaient sans réponses, peut-être était-ce ça. Aoi était définitivement larguée, aussi bien sur ses sentiments, que sur les pensées de Min-Ho. Il allait devoir faire en sorte de ne plus y penser, d’oublier, mais tout comme le souvenir de ce baiser, ce frôlement de lèvres venait de s’y rajouter, aussi indélébile que son précédent souvenir… En arrivant au lycée, Aoi tenta de mettre ces questions de côté, mais durant toute sa journée de cours, il ne cessa d’y penser… Il lui fallait des réponses, sans quoi il ne tournerait jamais la page...